Comment arrêter de vivre dans le passé

Etre pleinement dans le présent, se projeter dans l’avenir… Pour certains, c’est compliqué tant ils peinent à ne plus penser au passé, que ce soit pour se souvenir de moments heureux ou pour ressasser des épisodes douloureux, des blessures non cicatrisées. Le problème ? Cette incapacité à vivre aujourd’hui, libérés du passé, les empêche de développer leur potentiel et d’avancer dans la vie. Analyse. Pourquoi cette tendance à vivre dans le passé ? Feuilleter les albums photo de son enfance, évoquer ses souvenirs de lycée entre anciens élèves, se rappeler ses amours passées, autant de façons de « prendre conscience de ce que l’on a été et de ce que l’on est devenu, explique la psychothérapeute Catherine Aimelet-Périssol (auteure de Comment apprivoiser son crocodile, Robert Laffont). Se référer au passé permet de se repositionner dans le présent et d’anticiper le futur. » Quel qu’il soit, heureux ou malheureux, le passé est toujours un espace dans lequel on se reconnaît, une bulle rassurante. Le risque ? Ne plus pouvoir s’en détacher. Dès lors, on ampute une part de sa personnalité en restant sur ses acquis et en ne développant pas son potentiel. Refuser ses émotions Renoncer au passé, c’est en faire le deuil, un processus émotionnel qui se décline en plusieurs phases. D’abord le déni : refuser de croire que ce qui a été ne sera plus. Puis la colère : en « vouloir » au temps qui passe. Ensuite la peur : « Que va-t-il se passer maintenant ? » Enfin l’acceptation, qui aboutit… au renoncement. « Les personnes qui vivent accrochées au passé n’arrivent pas à suivre ce processus, parce qu’elles refusent leurs émotions », explique le psychothérapeute Olivier Nunge. Selon lui, cette attitude tient souvent à l’éducation que l’on a reçue enfant : c’est la petite fille à qui l’on a interdit de se mettre en colère ou le petit garçon à qui l’on a répété qu’« un homme ne doit pas avoir peur ». « Tout le monde n’a pas eu la possibilité de faire un juste apprentissage de ses émotions, c’est-à-dire de les recevoir et de les exprimer quand elles se présentent à lui. » Résultat : des individus « coincés » dans une émotion – colère, ressentiment… – et incapables de la dépasser. Refuser d’oublier Bien souvent, rester prisonnier de son passé est la preuve que certaines choses n’ont pas été réglées, qu’un fort traumatisme n’a pas été « digéré » à temps. Il nous tire vers l’arrière et nous empêche d’avancer. Si le travail de deuil est toujours difficile à faire, c’est aussi parce qu’il renvoie à la notion de « finitude », de révolu et, par extension, à l’idée de notre propre mort. Mais aussi parce que, dans le cas de la disparition d’un proche, par exemple, on pense que « faire le deuil » reviendrait à « oublier », ce que l’on se refuse à faire. Inconsciemment, on s’efforce donc de faire survivre cet autre en restant tourné vers lui, dans le passé. Refuser la séparation Derrière l’incapacité à tourner la page se cache une difficulté à « rompre », à « partir ». Les psychanalystes l’apparentent à l’angoisse infantile de la rupture avec la mère, premier deuil auquel l’enfant est confronté. Quand ce deuil n’a pas été correctement assimilé, on cherchera, à travers la régression, à se replonger dans cette relation fusionnelle, soit parce que l’on a le sentiment d’en avoir été privé, soit parce que, au contraire, on n’en est jamais sorti. L’absence, réelle ou symbolique, du père en est souvent la cause. En effet, c’est lui qui, en s’interposant dans la relation mère-enfant, incite ce dernier à sortir de cette fusion pour se tourner vers le reste du monde. Et c’est donc lui qui, indirectement, l’aide à s’inscrire dans le présent et à se projeter vers l’avenir. Qu’il vienne à manquer, et l’enfant restera « collé » symboliquement à sa mère. Adulte, il vivra avec l’idée qu’« avant, c’était toujours mieux ». 4 conseils pour ne plus vivre dans le passé Vivre corporellement dans le présent Le carpe diem n’est pas une pensée, mais une pratique : vivre l’instant présent, c’est s’y sentir physiquement inscrit. La pratique du sport, la marche, les exercices de relaxation, la maîtrise de sa respiration, l’éveil des sens… Toutes ces activités permettent de se réapproprier son corps et de prendre pleinement conscience de son existence dans l’ici et maintenant. Créer La création artistique permet de s’inscrire dans le temps. L’objet que l’on peint ou sculpte porte la marque d’un progrès auquel on peut se référer pour prendre conscience de sa propre évolution. La création est également un moyen efficace de reprendre confiance en soi : elle nous fait découvrir que l’on peut produire de la nouveauté. Lister ses peurs Il est impossible de prévoir et de se prémunir contre tous les risques que l’on encourt lorsque l’on fait des projets. Mais lister ses peurs, même les plus futiles, permet d’avoir une vision plus claire et moins angoissante de l’avenir. On ne l’envisage plus alors sous le coup de l’émotion mais de la raison. Se libérer du passé La nostalgie dépend d’une tendance naturelle à idéaliser le passé. L’endroit, l’ambiance, les sensations associées au souvenir sont magnifiés. Revisiter les lieux qui nous hantent peut nous libérer de l’image idyllique que l’on en a gardé. Dans certains cas, ce sera aussi l’occasion de régler ses comptes avec d’autres éléments de ce passé et de repartir sur des bases saines. Source: https://www.psychologies.com/Therapies/Developpement-personnel/Epanouissement/Articles-et-Dossiers/Comment-arreter-de-vivre-dans-le-passe#utm_source=Cabestan&utm_medium=NL_Quotidienne&utm_campaign=20210109_WEB_NL_Quotidienne&xtor=EPR-51-[NL_Quotidienne_2021_01_09]-20210109-[false]
Comment la méditation agit sur nos états mentaux

Dinh Hy Trinh, médecin à la retraite et membre de l’institut bouddhique Trúc Lâm, nous explique que deux fonctions neuropsychiques majeures interagiraient dans le processus méditatif : le vagabondage mental et l’attention. En quoi consiste le vagabondage mental ? Dinh Hy Trinh : Il s’agit d’un état psychologique qui apparaît spontanément quand on n’a pas de tâche précise à effectuer. Par exemple : quand on regarde le paysage ou le ciel par la fenêtre, et que l’on rêvasse. Le vagabondage mental (en anglais mind-wandering) se produit donc quand l’esprit s’évade et qu’il passe de pensées focalisées sur un but donné et présent à des pensées imaginaires sur le passé ou le futur. Les scientifiques ont créé un acronyme pour désigner cet état : REST (qui signifie aussi « repos » en anglais) pour random episodic silent thinking (« pensée aléatoire épisodique silencieuse »). Cette activité non perceptible par un observateur extérieur occupe une partie importante de notre vie mentale, évaluée entre un tiers et la moitié de notre temps éveillé. Est-ce positif ou négatif ? Dinh Hy Trinh : Le vagabondage mental a des aspects positifs et négatifs. C’est positif, car c’est pendant ces moments de voyage intérieur que l’esprit imagine, crée, associe des idées ou élabore des projets, et qu’il revisite le passé pour améliorer le futur. Il y a également des aspects négatifs. Sur le plan cognitif par exemple, le vagabondage mental diminue nos capacités à effectuer une tâche du fait de la baisse de l’attention requise. C’est aussi un frein et une gêne à l’apprentissage. Sur le plan affectif, il a été démontré qu’un esprit vagabond n’est pas un esprit heureux. Dans un tiers des cas seulement, des souvenirs heureux reviennent ; le reste du temps, ce sont des pensées neutres ou stressantes qui envahissent l’esprit. Quand ce penchant prédomine, les personnes ont tendance à vagabonder vers les mêmes souvenirs tristes et à utiliser les mêmes circuits cérébraux. Cette rumination mentale, constituée d’idées obsessionnelles liées aux souvenirs sombres du passé, est souvent chargée en émotions négatives. Elle se rencontre notamment dans la dépression chronique et favorise les rechutes. Autre cas, le stress post-traumatique : le souvenir du traumatisme psychologique revient dès que l’esprit se met à vagabonder, entraînant un changement de l’humeur. Que se passe-t-il dans notre cerveau selon que nous sommes dans un vagabondage mental ou que nous sommes attentifs ? Dinh Hy Trinh : Le vagabondage mental correspond à l’activité d’un réseau de neurones appelé : réseau mode par défaut (en anglais default mode network ou DMN). Ce système a été découvert par hasard en 2001 par un neuroscientifique américain, Marcus Raichle, et son équipe. En mesurant l’activité d’un cerveau qui semblait au repos, ils ont mis en évidence l’existence de zones hyperactives qui consomment autant d’oxygène et d’énergie que lorsque l’individu est occupé à faire une tâche sensorielle, motrice ou intellectuelle précise. Ils ont aussi démontré que ce réseau était le support d’une autre fonction appelée le traitement autoréférentiel, ou plus simplement la « conscience de soi », la « réflexion sur soi » ou encore la « préoccupation de soi ». Soit ce que les Anglo-Saxons nomment theory of mind, qui exprime la capacité de s’imaginer à la place des autres. L’attention est une autre fonction importante du cerveau. Elle est liée à l’activité d’un autre réseau de neurones, le réseau de tâche positive (TPN). À l’état de veille, le cerveau est sollicité par une grande quantité d’informations et reçoit nombre de stimuli extérieurs et intérieurs. C’est l’attention qui, à un moment donné, choisit l’une des informations reçues en fonction de l’un de ces trois critères saillants : la menace, le plaisir et la nouveauté. Parmi les fonctions de l’attention, on distingue l’orientation de l’attention, le maintien de l’attention et le déplacement de l’attention. Quelle est la relation entre le vagabondage mental et l’attention? Dinh Hy Trinh : Il existe un antagonisme entre ces deux états mentaux. Quand l’un apparaît, l’autre disparaît et vice-versa. Lorsqu’une personne effectue une tâche précise et que son esprit vagabonde, son attention chute et elle devient moins performante dans la tâche en cours. Juste une seconde d’inattention, de déconcentration, et c’est la perte d’un match, un spectacle raté ou un accident plus ou moins grave… Inversement, l’orientation et le maintien de l’attention sur une tâche précise font disparaître le vagabondage mental. Sur le plan neurologique, cet antagonisme a été démontré par les relations d’activité inverses de ces deux réseaux neuronaux, le DMN et le TPN, mesurées par l’IRM fonctionnelle. Quel est le mécanisme d’action de la méditation sur ces deux états mentaux ? Dinh Hy Trinh : La clé de la méditation, on le sait maintenant, tient en un mot : attention. La « juste attention » ou « pleine conscience » fait partie de l’octuple sentier enseigné par le Bouddha. La définition de la pleine conscience par Jon Kabat-Zinn, le père de la méthode MBSR (Mindfulness-Based Stress Reduction), est un « état de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger l’expérience qui se déroule instant après instant ». Grâce aux neurosciences, on comprend bien maintenant le mécanisme d’action de la pleine conscience. L’attention qui est portée par exemple à la respiration, à des bruits ou à ce qui se passe dans le mental, active TPN et désactive le DMN, donc le vagabondage mental. La pleine conscience agit de fait en jouant sur l’antagonisme entre l’attention et le vagabondage mental. Cela a été démontré par l’imagerie médicale chez les méditants, quel que soit le type de méditation utilisé dans l’expérience menée. La pleine conscience permet ainsi de générer des émotions positives comme la sérénité, la paix, la joie, tout en réduisant, voire en effaçant, la « préoccupation de soi » qui fait partie du vagabondage mental.
Séance découverte au café associatif Kawa Nahn

Merci aux 15 participants pour cette jolie expérience du samedi 23 novembre. Merci Muriel pour ton organisation. Prêts à retenter l’aventure?
Dix minutes de méditation par jour améliorent l’efficacité du cerveau

On prête moult vertus à la méditation de pleine conscience, parfois sans base scientifique. Pour ce qui est d’améliorer la concentration ou la mémoire de travail, la science a parlé, et elle valide. Pratiquer la méditation de pleine conscience pendant dix minutes par jour améliore la concentration et la capacité à garder une information « active » dans le cerveau, une fonction cérébrale dénommée « mémoire de travail ». La méditation de pleine conscience rend le cerveau plus efficace : se concentrer et utiliser la mémoire de travail demande ensuite à ce dernier moins de ressources. Les grandes déclarations sur les effets de la méditation sont légion, mais trop souvent, les preuves scientifiques qui les étayent sont limitées, voire inexistantes. Dans notre dernière étude, publiée dans la revue Scientific Reports, nous nous sommes penchés sur plusieurs lacunes des recherches précédemment menées sur ce sujet, pour déterminer avec davantage de certitude ce qui change lorsque les gens méditent. En collaborant avec des collègues de l’Université d’Osnabrück en Allemagne, nous avons effectué une étude contrôlée randomisée afin d’étudier les effets de la méditation de pleine conscience sur les fonctions cognitives importantes pour la vie quotidienne. Pour notre étude, nous avons créé deux groupes dans lesquels nous avons réparti aléatoirement 34 participants. Durant huit semaines, l’un des deux groupes a pratiqué la méditation de pleine conscience, tandis que l’autre groupe – le groupe contrôle – s’est livré à des exercices de relaxation musculaire. L’utilisation de contrôles dits « actifs » – où tous les membres du groupe doivent exécuter une même tâche, plutôt que de ne rien faire – permet d’éliminer de nombreuses causes (autres que la méditation) pouvant être à l’origine de changements dans les performances cognitives. Par exemple, le seul fait d’être sélectionné pour faire partie de l’expérience ou de se mettre à de nouvelles activités pourrait améliorer les performances des personnes concernées, sans qu’il ne s’agisse d’un effet de la méditation de pleine conscience. Nous nous sommes également penchés sur d’autres limitations des recherches antérieures. Par exemple, dans certaines études, les tâches cognitives étaient si simples que tous les participants, expérimentaux comme contrôles, atteignaient un niveau optimal, ce qui éclipsait les effets potentiels de la méditation. Parfois, les participants n’avaient besoin que de distinguer et de répondre à quatre stimuli différents qui apparaissaient à plusieurs reprises sur un écran, l’un après l’autre. Rapidement, tous les participants avaient optimisé leur performance… Pour éviter cet écueil, nous avons employé la très difficile tâche de suivi d’objets multiples. Cet exercice consiste à suivre deux à cinq disques (« cibles ») qui se déplacent sur un écran d’ordinateur, parmi 16 disques identiques se déplaçant également sur l’écran. Les participants doivent se concentrer sur les disques cibles sans se laisser distraire par les disques non ciblés. Exemple de suivi d’objets multiples. Les membres des deux groupes ont été soumis à cette tâche quelques jours avant et après avoir pratiqué soit la méditation de pleine conscience, soit des exercices de relaxation, et ce durant huit semaines (durant cette période, les membres du groupe de méditation méditaient environ quatre fois par semaine). Dans le groupe de méditation, l’exactitude du suivi des cibles a augmenté d’environ 9 % – un changement statistiquement significatif – montrant que leur concentration et leur mémoire de travail s’étaient améliorées. Les performances des participants au groupe contrôle ne se sont pas améliorées du tout. Un cerveau plus efficace Pour déterminer ce qui a changé dans le cerveau des personnes qui méditaient, nous avons enregistré l’activité cérébrale des participants grâce à un électro-encéphalogramme (EEG), pendant qu’ils se livraient à l’exercice. Nous avons combiné cette approche avec une méthode dont nous avons été les pionniers voici 15 ans : la commutation rapide (on/off) des disques mobiles, à la fréquence de 11 Hz. Leur scintillement continu engendre un signal cérébral appelé steady-state visually evoked potential (SSVEP – Potentiel évoqué visuel stationnaire). En clair, le cerveau génère une activité électrique dont la fréquence est la même que celle des disques scintillants. Ce signal est ensuite capté par l’EEG. Nous avons découvert qu’après huit semaines d’entraînement le signal SSVEP était réduit d’environ 88 % – et à nouveau, seulement dans le groupe de méditants. Grâce à de précédents travaux, nous savons ce que signifie cette réduction. Les réseaux cérébraux impliqués dans le suivi des disques se sont affinés, de sorte que le cerveau a besoin de moins de ressources pour accomplir cette tâche. L’électroencéphalogramme (EEG) : une façon non invasive d’enregistrer les ondes cérébrales. Min Jing/Shutterstock Une technique simple La plupart des recherches sur la méditation consciente mettent en place des programmes complexes, comme ceux visant à la réduction du stress grâce à la pleine conscience. Cependant, étant donné que ces programmes incluent la pratique yoga, des étirements et différents types de méditation, il est impossible de dire si les améliorations signalées sont vraiment le résultat d’une pratique de méditation particulière. Pour plus de clarté, nous avons demandé au groupe de méditation de ne faire qu’un seul exercice de méditation simple pendant dix minutes par jour. Cet exercice s’appelle méditation sur le souffle en pleine conscience. Il s’agit de se concentrer sur la sensation provoquée par votre respiration – par exemple, l’air qui coule dans et hors de vos narines. Si des pensées, des sentiments ou d’autres impressions provoquées par vos sens surgissent, il vous faut simplement en prendre acte, puis vous reconcentrer sur votre souffle, sans vous intéresser à la distraction qui vient de se produire ou y penser davantage. Il est curieux que le simple fait de se focaliser sur son propre souffle, de manière équilibrée, puisse avoir un tel effet sur la concentration et la mémoire de travail. Selon nous, cela se produit parce que la méditation constitue une forme d’entraînement du réseau cérébral. Les mêmes réseaux, activés de façon répétitive au sein du cerveau, deviennent plus efficaces. Il semblerait que cette forme de méditation cible les réseaux cérébraux centraux, des régions du cerveau interconnectées qui travaillent ensemble et jouent un rôle clef dans de nombreuses tâches cognitives. L’intérêt de ces résultats pour la vie quotidienne est évident. Rester concentré, distinguer les informations importantes de celles qui ne font que nous distraire et les
Pourquoi surf et méditation sont deux pratiques qui se complètent

SURF – Méditation et surf, deux pratiques qui ont de plus en plus la cote. Mais qu’ont-elles d’autre en commun? À première vue, pas grand-chose. Et pourtant les deux pratiques bénéficient beaucoup l’une de l’autre et se complètent à merveille. Pauline Ado, championne du monde de surf en 2017, parle d’expérience puisqu’elle médite afin de se préparer mentalement. Et Petit BamBou surfe occasionnellement entre deux méditations. Surf et méditation, un même état d’esprit Ramer: un moment pour se ressourcer Avant la phase d’adrénaline sur la vague, le surfeur doit pagayer sur l’eau, loin de l’emprise du monde matériel, du bruit constant, de la technologie et des autres distractions. L’acte est assez simple: un bras plonge dans l’océan, et quand il fait surface, le bras suivant imite l’action et ce mouvement est répété jusqu’à ce que le surfeur se trouve où il veut être. Tout comme la méditation, le surfeur se retrouve face à lui-même (et à l’océan). Attendre la vague: l’art de la patience Surfer est un véritable exercice de pleine conscience où la patience et l’écoute bienveillante sont de mise. Il faut en effet, parfois de longues minutes, savoir attendre la vague parfaite sans être trop impatient… En compétition, sur une période de trente minutes, le surfeur va peut-être prendre une dizaine de vagues, ce qui équivaut au final à seulement trente secondes de surf. Pendant tout le temps mort, le mental doit être fort. Prendre la vague: trouver le mouvement juste Le moment du take off requiert toute l’attention au moment présent de celui qui est sur la vague: ne se relever ni trop vite, ni pas assez, ni trop tôt, ni trop tard. Il faut trouver la juste vitesse, faire le juste effort pour prendre la vague au bon endroit, au bon moment afin d’être en totale harmonie avec la mer. Glisser: s’adapter à chaque micro-changement Chaque vague est unique et il faut s’adapter à elles milliseconde après milliseconde. La capacité d’adaptation est primordiale: il ne faut sans pas avoir d’idée ferme et définitive des figures qu’on souhaite faire sur celle-ci. Il faut également lâcher prise sur la précédente et ne pas ruminer incessamment… En compétition il arrive que deux surfeurs prennent la même vague: chercher à voir ce que fait l’autre ou se comparer empêchent d’être pleinement dans l’instant et de prendre du plaisir. Comment la méditation de pleine conscience peut-elle aider les sportifs de haut niveau? Pour de nombreux surfeurs de haut niveau, la méditation est une partie essentielle de la préparation mentale. Le mental, comme toute capacité, demande de l’entrainement. Pauline Ado témoigne: “Vivre de sa passion, c’est génial mais c’est aussi beaucoup d’exigences. J’éprouve régulièrement le besoin de me recentrer sur les choses qui comptent. Dès que j’ai un peu de temps devant moi (dans les avions par exemple) ou que j’en ressens le besoin, je médite. Plus je pratique, plus je me connais et sais dire lorsqu’une pause méditation s’impose. Le programme Sport et Mental de l’application Petit BamBou traite vraiment tous les aspects de la vie d’un sportif qui ne se résume pas au stress en compétition”. Méditer pour laisser toute sa place aux émotions Savoir reconnaître ses émotions lors de la glisse est essentiel: la peur face à une force de la nature qui peut changer à tout moment ou l’excitation de relever un nouveau défi peut changer les sensations en mer. L’un des pères de la méditation de pleine conscience Jon Kabat-Zinn remarquait “vous ne pouvez pas arrêter les vagues mais vous pouvez apprendre à surfer”. Tout comme les vagues, les émotions surgissent parfois très brutalement, mais elles ne durent jamais. Quand nous nous faisons envahir, il suffit de laisser passer la vague. La refuser ou essayer de la stopper n’y changera rien… les surfeurs expérimentés le savent bien. La méditation peut alors donner les outils pour apprendre à accueillir ses émotions afin qu’elles glissent sur nous comme l’eau sur notre combinaison de surf. Méditer pour mieux trouver son focus Être sur la planche en train de glisser nécessite une concentration extrême. En cultivant son propre équilibre, autant physique que mental, on apprend à trouver le calme en soi et à entraîner son attention. Le focus correspond à cet état où le surfeur est dans sa bulle, où rien ne peut le déconcentrer, où tout lui réussit. C’est l’état mental optimal, celui qui lui permet d’exploiter le meilleur de lui-même. Méditer pour mieux canaliser ses émotions dans les moments de stress Surfer des grosses vagues, c’est un état d’esprit, et cela s’apprend. Le moment de la compétition amène une grosse montée d’adrénaline: les juges vont donner une note, on ne maîtrise pas le comportement de la mer, on s’est entraîné des mois voire des années et tout cela se joue dans une poignée de seconde. Savoir gérer ses émotions, et même dans les moments de stress afin arriver à garder lucidité et sang-froid est souvent ce qui fait la différence entre un bon surfeur et un véritable champion. Méditer pour développer sa confiance en soi malgré les échecs Se relever après une défaite, une erreur ou tout simplement un manque de progression, fait partie de la vie de tous sportif. Comment rebondir après l’échec? Il existe un processus qui permet de repartir plus facilement: être lucide, accepter et se re-concentrer. Le plaisir doit également rester au cœur de la pratique, et blâmer la mer, son adversaire, ou même sa planche, nuit à la concentration et à la pleine expression de son potentiel. La méditation développe les trois phases de ce processus. On apprend souvent plus de ses défaites que de ses victoires. Méditer pour apprendre à écouter son corps Le corps est l’outil de travail principal du sportif. Ainsi, mieux le connaître pour savoir gérer la douleur et éviter les blessures est un acte primordial. Lorsque nous souffrons, nous avons tendance, automatiquement, à tout faire pour oublier la douleur et pour la combattre en même temps. Nous pensons que l’évitement et l’affrontement nous permettront de la faire disparaître. Or, à long terme, c’est tout l’inverse
Ça se passe au marché, chez « ma » marchande de fruits et légumes

Ça se passe au marché, chez « ma » marchande de fruits et légumes. Devant moi, une dame prend vraiment tout son temps : pour choisir, changer d’avis, interroger la vendeuse. Ignorant superbement la longue file d’attente qui se forme derrière elle. Ou savourant peut-être son pouvoir, comme me le suggéra plus tard un ami psychanalyste… En tout cas, la dame prend son temps jusqu’au dernier moment : elle insiste pour donner l’appoint, cherchant une à une ses petites pièces de monnaie dans le fond de son sac. Pendant ce temps, dans la file, une autre dame s’agace, et s’en prend du coup aux tomates de l’étalage, dans lesquelles elle enfonce méthodiquement son index rageur, pour voir, je suppose, si elles sont mûres à sa guise. Et moi aussi je commence à m’agacer un peu de tout ça, mais ma petite alarme intérieure s’allume alors, heureusement : « Bip ! L’option stress est-elle indispensable dans cette situation ? » Non, évidemment. Je perçois que j’ai le choix. Pas le choix de la situation matérielle : je suis dans la file d’attente, et je n’ai pas l’intention de passer devant les deux dames en leur expliquant qu’elles sont stupides et que je n’ai pas de temps à perdre avec leurs névroses (en leur avouant que ma névrose à moi, c’est de ne pas aimer attendre). Mais j’ai le choix de mon attitude intérieure : je peux continuer de les surveiller et de m’agacer en ressassant des critiques à leur égard ; je peux aussi généraliser ces critiques au genre humains (« mon Dieu, que les gens sont chiants ! ») ; ou je peux décider qu’il y a vraiment, vraiment plus grave, choisir de respirer, de sourire, et de m’amuser de leurs manies, ou de m’en foutre et de regarder ailleurs, vers les fruits, les légumes, le marché, la vie, le ciel… Je comprends à cet instant plein de choses. Que ce petit effort de ma part n’est pas seulement un exercice de gestion du stress mais de vision du monde. Que si je traverse cette histoire avec sourire et bienveillance, je renforcerai alors en moi une vision juste du monde : « il y a des choses graves et de choses pas graves, ne consacre pas une once d’énergie à ces dernières, et garde-la pour ce qui importe vraiment. » Que dans nos vies, tout compte, et que si je me sors intelligemment de cet instant, j’aurais mis en marche un logiciel qui m’aidera pour le reste de la journée, j’aurais fait fonctionner les bonnes voies neurales à dédier à la petite adversité, celles du recul et de l’humour. Ça y est, la première dame s’en va en souriant, contente de ses choix. En voilà une au moins qui ne stresse pas à l’idée de provoquer une longue file derrière elle ; sans doute est-ce une force, et tant mieux pour elle ! La seconde va très vite : elle sait exactement quelles sont les tomates qu’elle désire, pour les avoir toutes palpées. C’est à mon tour, et je ne peux m’empêcher de rire intérieurement : que vais-je bien pouvoir faire, sans le vouloir, pour agacer les autres clients qui attendent après moi ? Illustration : des radis du marché, pas du tout décidés à se laisser croquer, par Sabine Timm. PS : cet article a été initialement publié dans Psychologies Magazine en mai 2019.
Shinrin-yoku : comment profiter des bienfaits du bain de forêt ?

Shinrin-yoku : comment profiter des bienfaits du bain de forêt ? Le Shinrin-yoku, ou bain de forêt, est une pratique médicale très populaire au Japon. Cette médecine de la forêt nous invite à nous rapprocher de la nature, de son harmonie, afin de nous reconnecter avec notre capacité innée à guérir. L’art des bains de forêt consiste à se relier aux arbres, végétaux, d’embrasser la nature par l’intermédiaire de nos sens. Explications. par le docteur Qing Li, auteur de « Shinrin-Yoku, l’art et la science du bain de forêt » (First) La forêt est comme notre mère, un lieu sacré, un cadeau du divin à notre intention, nous les humains. C’est le paradis de la guérison. Dame Nature nous émerveille, aiguise notre curiosité et nous invite à la visiter. Elle œuvre en harmonie avec nous et notre capacité innée à guérir. C’est le fondement de la médecine de la forêt. Dans la forêt, nous commençons par nous reconnecter à la nature et entamons un périple vers la santé et le bonheur. L’art des bains de forêt consiste à se connecter à la nature par l’intermédiaire de nos sens. Il nous suffit d’accepter l’invitation. Dame Nature se charge du reste. Commencez par trouver un endroit Assurez-vous de vous être démuni de votre téléphone et de votre appareil photo. Vous allez marcher lentement sans aucun but pendant deux heures. Vous n’avez pas besoin de ces appareils. Laissez-vous guider par votre corps. Écoutez où il souhaite vous emmener. Suivez votre odorat. Et prenez votre temps. Peu importe si vous n’arrivez nulle part. Vous n’allez nulle part. Vous savourez les sons, les odeurs et les images de la nature en vous laissant imprégner de la forêt. Vos cinq sens sont la clé pour libérer le pouvoir de la forêt. Laissez la nature entrer en vous par vos oreilles, vos yeux, votre nez, votre bouche et vos pieds.
MARCHE EN PLEINE CONSCIENCE AU COEUR DES VIGNES DE ST SELVE

La météo nous a permis une marche paisible et ensoleillée au cœur des vignes de St Selve ce matin. Ce moment de pause ,pleinement ancré dans l’expérience, a permis à chaque participante de retrouver son équilibre, sa sérénité et la paix du moment présent. La partie méditation quant a elle, fut un moment intense de partage avec la nature. Rdv pour la prochaine marche!
DECOUVERTE RELAXATION AU CLUB DE TENNIS DE ST JEAN D’ILLAC

Je remercie Roseline Bodin pour l’organisation de ce joli moment de partage! Séance découverte de relaxation dynamique en collectif, une première pour la plupart des participantes. Bravo a toutes d’avoir pris ce moment pour vous, qui s’est fini par un sympathique et convivial apéro dinatoire.
« C’est le bordel, mais y’a pas de problème »

Pharmacopée #14 – Le Chaos | Alexandre Jollien